Tuesday, October 2, 2007

René Cailletaud

né le 16 Septembre 1928,à Marrakech.
Professeur d'éducation physique,puis principal de collège.
Aujourd'hui retraité.Il aime à se dire " sans domicile fixe ".

A publié :


- " Ciels Unis " ( auto-édition )
- " Du Côté de la Vie " ( Edit. Saint-Germain-des-Prés ,1989 )
- " Terre Quotidienne " ( Le Milieu du Jour, 1990 )
- " Il y a encore à Vivre " ( Le Milieu du Jour,1993 )

Publications en revues:


Traces,Texture,Cahiers Froissart,Les Hommes Sans Epaules...

Tout au long de la vie
dans les corridors du savoir
on balbutie
devant la porte des énigmes

Comme l'enfant
devant son livre
déplace la lumière
au bout de son doigt
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Comme un adieu fragile
Imprimé sur le ciel
Un vol de canards
Remonte vers le Nord

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Parce que tant de bois mort
Endeuille la forêt
Faudrait-il renoncer
Aux nouvelles futaies
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Derrière le couchant
D'un soleil ébréché
Comme ancienne monnaie
Frémit encore la connivence

Mais le vent a tourné
Qui invite les nuages
A ratifier le noir
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Semis de deuil.Certains mots ne lèvent que la nuit.
Pour dire l'insoutenable essaim de la mort
millionnaire.
Ces anonymes privés de ressemblance à l'homme,
soudés dans la saignée immensément commune où
le silence s'épouvante lui-même.
Corps d'une addition obscène qui refuse de compter
quand les yeux ont perdu toute fertilité et que plus
rien n'y racine,pas même le reflet.

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Désherber les instants
Où le rire est avouable
Amarrer ces pauses légères
Où l'on entend le pas descendre
Moins vite vers la mort
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N'allez pas désarmer
La transparence des vitres
Quand le couvre-feu
Baillonne le rossignol

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Maintenant on nous sert les charniers
Comme on sert le café
banals et noirs

Et nous serrons si fort
La colère dans nos poings
Qu'aucune plume n'y demeure
pour maudire

Reste à réapprendre

l'enfant

Qui rampe hors de la mort

Par la seule trouée
Qu'invente son instinct

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La ronde des champis
Dérange la conscience

Ils apprennent à compter
Sur la marque des doigts
Qui balafre leurs jours

Une étrange beauté
Campe sur leurs visages
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Le salpêtre recouvre
L'érudition des pierres
Et je laisse jaunir
La promesse des gares

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A force de piloris
La haine a mis
La nuit en crue
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